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La prothèse totale de hanche

L'indication de mise en place d'une prothèse totale de hanche est prise par le chirurgien en raison d'une douleur ou gêne importante, prolongée et résistante aux traitements médicaux (antalgiques, A.I.N.S. et /ou visco-supplémentation) associée à une radiographie de la hanche douloureuse confirmant une usure évoluée.
Dans le cadre de la fracture du col du fémur, il s'agit d'une impotence fonctionnelle totale du membre inférieur lésé qui est à l'origine de l'indication de la mise en place d'une prothèse totale ou intermédiaire chez un sujet au préalable actif ou qui marche régulièrement.

Dans tous les cas, un bilan pré opératoire est obligatoire avec notamment la réalisation d'une consultation anesthésique qui nécessite une prise de sang et/ou une consultation chez un cardiologue.

Dans le cadre du bilan pour la réalisation de la prothèse totale de hanche, un bilan radiographique spécifique est nécessaire afin d'effectuer une planification pré opératoire de l'intervention (mesure des dimensions de la prothèse nécessaire) ainsi qu'un bilan infectieux à la recherche de foyers possibles à éradiquer avant l'intervention (réalisation d'un examen cyto-bactériologique des urines et consultation chez le chirurgien dentiste).

Pendant l'intervention :

  • La voie d'abord utilisée est une voie postérieure de hanche. L'incision cutanée se fait au niveau de la fesse, par voie mini invasive.La cicatrice est de 8 à 12 cm.
  • L'intervention dure en moyenne de la mise en place des champs opératoires à la réalisation du pansement 1 h 30.
  • Le patient est installé en décubitus latéral (sur le côté).


La voie d'abord postérieure de hanche :
Après avoir réalisé l'incision cutanée au niveau de la fesse, les fibres musculaires du muscle grand fessier sont écartées (pas coupées) afin d'accéder à la face postérieure de l'articulation de la hanche. Le nerf sciatique est repéré ainsi que le bord postérieur du moyen fessier.
Les muscles pelvi trochantériens (muscle piriforme, muscles obturateur interne et jumeaux) sont sectionnés au ras de l'os avec la capsule articulaire. Un fil est passé au niveau de la capsule artiuclaire et des tendons des muscles pelvi trochantériens afin de les rattacher (réinsérer) à l'os en fin d'intervention.
La tête fémorale est sortie de l'os du bassin (la tête fémorale est luxée). Nous effectuons à la scie une section du col fémoral et l'ensemble col fémoral et tête fémorale dont le cartilage est usé, est retiré.
La préparation de l'os du bassin (cotyle) s'effectue à l'aide d'une f'raise motorisée. Nous enlevons le cartilage de l'os du cotyle qui est abimé. Puis nous mettons en place la prothèse dans l'os du bassin qui tient soit directement dans l'os par mise en compression (press fit) ou collée par l'intermédiaire d'un ciment (scellée).
La préparation de l'os du fémur se fait à l'aide de râpes. Puis, nous mettons en place la tige dans l'os du fémur qui tient soit directement dans l'os par impaction ou par l'intermédiaire d'un ciment (scellée). Nous affinons la stabilité de la prothèse et la longueur du membre inférieur par le choix d'une tête fémorale adaptée.
Une fois les implants posés, nous réattachons la capsule et les muscles pelvi trochantériens à l'os, après avoir mis au préalable un drain de Redon (tuyau dans l'articulation de la hanche) au contact de la prothèse totale qui permet d'évacuer le sang et éviter ainsi la survenue d'hématome profond. Les fibres du muscle grand fessier qui ont été écartées durant l'intervention sont remises en place et des points de suture permettent leur cicatrisation. La suture cutanée se fait soit par mise en place d'agrafes ou de fils résorbables.

Durant toute l'intervention, un nettoyage abondant du site opératoire est effectué par l'intermédiaire d'une irrigation d'eau pulsée. Le sang est récupéré grâce à un système de récupération de type Dideco ou Cell-saver qui permet de réinjecter au patient son propre sang durant l'intervention.


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La prothèse totale de hanche est composée de trois ou quatre parties :

  • L'implant acétabulaire (qui va dans l'os du bassin), est formé d'une cupule en polyéthylène (matière plastique industrielle spéciale), en céramique ou en métal. La cupule en polyéthylène peut être directement fixée à l'os du bassin avec du ciment ou être fixée, comme les cupules en céramique et en métal, dans une pièce métallique (métal back) qui est fixée dans l'os par compression (pressfit).
  • Au niveau du fémur, une tige fémorale ou implant fémoral est mis dans l'os. L'implant peut être fixé dans l'os par l'intermédiaire d'un ciment, la tige est alors scellée, ou directement dans l'os par impaction. L'implant fémoral est fait de divers alliages possibles à base de chrome cobalt, de titane.
  • La dernière partie est constituée par la tête qui s'adapte sur la tige fémorale et permet le glissement et la mobilité de la prothèse totale de hanche. Cette tête est faite soit en métal, soit en céramique.


Il existe des dizaines de types de prothèse parmi lesquelles le chirurgien fait son choix en fonction de chaque cas.

Après l'opération, la hanche est mobilisée le lendemain de l'intervention par le masseur-kinésithérapeute et le patient est mis au bord du lit.

Le deuxième jour après l'opération, le patient peut marcher avec un appui total sous couvert de cannes anglaises et peut s'assoir dans un fauteuil.

Le drain de Redon (petit tuyau positionné dans l'articulation) est retiré au deuxième jour après l'opération.

La durée du séjour dans la clinique est entre 6 et 10 jours.

Durant le séjour dans la clinique, des conseils sont prodigués par le chirurgien et le masseur-kinésithérapeute sur les gestes autorisés et les gestes à ne pas faire. A la sortie de clinique, il n'y a aucune rééducation spécifique après la réalisation d'une prothèse totale de hanche en dehors d'une marche régulière.

Certaines règles de vie et des positionnements de la hanche sont à respectés surtout pendant les premiers mois afin d'éviter une luxation de la prothèse totale de hanche c'est à dire un déboitement des implants. Le risque de luxation est plus important dans les deux à trois premiers mois, période pendant laquelle les tissus autour de la prothèse cicatrisent.

Le patient peut être passager d'une voiture à la troisième semaine et conduire à la sixième semaine après l'opération. Le patient peut se coucher sur le côté en mettant en place, entre ses jambes, un coussin. Le siège des toilettes doit être surrélé pendant les premiers mois toujours dans le souci d'éviter une luxation de la prothèse totale de hanche.